Le madras est un tissu originaire du sud-est de l’Inde et plus précisément d’une ville qui portait le même nom, et qui a par la suite été renommée Chennai dans les années 90.
À l’origine, il était uniquement fabriqué à partir de fils de bananier avant d’être accompagné de coton, afin d'améliorer la qualité du tissu.
Il a ensuite dépassé ses frontières pour parvenir à un autre continent, à travers la migration des populations indiennes.
En effet, lorsque les abolitions de l’esclavage ont lieux dans la Caraïbe, tous les esclaves africains sont enfin libres.
Les esclaves refusent alors de retravailler dans les plantations, sous les ordres de leurs anciens maitres blancs.
L’autorité coloniale a donc eu l’idée de perpétuer une autre forme d’esclavage, à travers la migration de travailleurs immigrés.
C’est comme cela qu’à partir de 1848, on commence déjà à préparer l’arrivée de ceux qui viendront remplacer les anciens esclaves africains.
On étudie alors plusieurs populations dont les indiens, mais aussi des portugais, des français, des chinois, des japonais, et même encore des africains.
Des milliers de coolies[1] (ou koolies) sont alors accostés ou amadoué pour traverser l’océan atlantique, dans le simple but de gagner de la main-d’œuvre.
Avec eux, ils emporteront plusieurs éléments de leurs cultures d’origine, vers leurs nouvelles terres d’accueil.
Comme le colombo ou encore le Curry, le madras deviendra un élément qui s’inscrira définitivement dans les cultures nationales de plusieurs territoires caribéens.
Aux Antilles françaises, en Haïti ou encore dans les îles vierges, il est appelé ainsi, mais en Jamaïque par exemple il est appelé le Bandana Skirt.
Le madras est aussi un tissu qui a malheureusement été contraint de s’adapter aux restrictions de l’époque, notamment dans les lois raciales.
En effet, il fut un temps ou ce n’était que les femmes blanches qui avaient l’autorisation de se vêtir avec.
Par la suite, plus il y avait des évolutions du statut des esclaves, plus les femmes noires obtenaient elles aussi le droit, d’en porter.
De plus, étant donné que la Caraïbe est une région ou plusieurs influences ethniques ont été amené à se côtoyer.
Le madras a dû s’affilier avec d’autres tissus étrangers, notamment les accessoires originaires d’Europe, pour construire les costumes traditionnels actuels.
S’il y a eu une période où on ne le portait uniquement lors des divers évènements festifs et culturels.
Il existe depuis plusieurs années déjà, une réelle effervescence autour du tissu.
Nous pouvons alors saluer, le travail que réalise de nombreux créateurs d’origine caribéenne, qui tentent de conserver ce tissu, à travers leurs réalisations et leurs représentations régionaux et mondiaux.
Il n’est donc pas rare de croiser une personne avec un bout de madras sur sa tenue, dans les rues de Paris, de New-York ou encore de Londres.
[1] Les termes Coolies ou Koolies désignaient à l’époque, une catégorie de personne d’origine asiatique (inde, chine). Le sens du mot était considéré comme étant péjoratif, car les personnes d’origine coolies étaient souvent pauvres, sollicité ou amadoués pour des travaux forcés.
Crédits : Histoire Caraïbe