Le mois de décembre est l’une des périodes les plus lumineuses de l’année, pour l’ensemble des régions du globe. Car il représente la fin de tout ce qui a pu s’écouler durant un an, mais il marque également le début de la nouvelle année. En occident, il est souvent caractérisé par la « magie de Noël », à travers l’hiver, la neige, le père noël, ou encore le fameux sapin.
Mais ailleurs dans le monde, les traditions sont assez différentes. En effet, dans la zone Caraïbe, les territoires ont des habitudes propres. On parle alors de chants, de cantiques religieux, du cochon, du boudin…
Dans les Antilles Françaises et en Guyane, la période de Noël est particulièrement marquée par les fameux chanté noël, dit « chanté nwel » en créole. Héritées de l’époque esclavagiste, elles sont d’abord des reprises de chansons religieuses, qui auraient vu le jour durant le Moyen-âge, dans certaines régions françaises. En effet, lors de l’esclavage, les colons convertissent de force les esclaves africains déportés d’Afrique. Les esclaves se retrouvent donc dans l’obligation d’abandonner leurs coutumes, au profit des croyances du colon. Ainsi, le [1]Code noir exigeait le baptême et l’instruction catholique des esclaves.
Durant la période de Noël cette tradition de s’adonner à ces reprises de chansons est donc devenue partie intégrante de la culture locale.
Du 1er au 24 décembre de chaque année, familles, amis et voisins, passent de maison en maison, pour chanter ces paroles bibliques, aux sonorités de la biguine ou de la mazurka. À l’origine, les paroles étaient en latin, puis elles ont été traduites en français. Mais par la suite, les esclaves ont eux-mêmes intégrés des éléments qui étaient propres à leurs cultures africaines. Ils se sont davantage approprié cette nouvelle coutume, en y intégrant de nouvelles harmonies, comme la danse ou le créole.
Les arts ont également leur place dans cette tradition, car de nos jours les chanté nwels ont souvent des airs de Bélé ou encore de Gwo Ka.
Des genres musicaux qui mobilisent des instruments locaux, souvent fabriqués à la main :
ex : tambours, percussions, baguettes…
Ailleurs dans la Caraïbe et notamment dans les îles anglaises, les traditions sont plus ou moins similaires.
En effet, à Saint-Vincent-et-les-Grenadines, la période de Noël est particulièrement marquée par le Nine Mornings (9 matins). C’est une période de festivité toujours liée à la religion catholique, qui précède les 9 jours avant le réveillon du 24. Les véritables sources de cette festivité restent encore floues, mais il se pourrait qu’elle soit apparue après l’abolition de l’esclavage. Et qu’elle serait liée aux rites de neuvaines instaurées par l’Église catholique.
Elle se caractérise alors par des concerts, spectacles, jeu concours, foires, messes…
L’un des points le plus important de cette célébration, sont également les nombreuses illuminations qui ornent les domiciles des habitants. À ce jour, l’ensemble de cette festivité a pris la forme d’un Festival, qui attire chaque année les locaux mais également les touristes.
Pour finir, la période de Noël aux Caraïbes se caractérisent bien évidemment, par le nombre de mets culinaires.
Les nations caribéennes ont des patrimoines historiques similaires et à la fois différents.
Néanmoins, nous pouvons retrouver de nombreuses similitudes, notamment dans la composition des plats de Noël.
En effet, que ce soit à la Jamaïque, en Guadeloupe ou encore à Cuba, ce sont très souvent les mêmes aliments qui y sont consommés.
On parle alors de la viande de porc, des haricots rouges, des pois d’angole, d’igname…
Crédit : Histoire Caraïbe
[1] Le Code Noir était une ordonnance royale, rédigé par le roi de France, et qui avait pour objectif de réglementer les droits/devoirs des maitres et esclaves, dans les colonies « Les maîtres seront tenus de faire enterrer en terre sainte, dans les cimetières destinés à cet effet, leurs esclaves baptisés. Et, à l'égard de ceux qui mourront sans avoir reçu le baptême, ils seront enterrés la nuit dans quelque champ voisin du lieu où ils seront décédés ».